Une journée de repos. Il arrive un moment pendant les voyages où l’envie de découvrir s’étanche et le besoin de farniente prend le dessus. Aujourd’hui mercredi c’est un jour comme ça. Le vent dehors est tellement fort et le ciel si gris que je ne trouve pas la motivation de quitter l’appartement. Je lis, je joue, j’écris. Pause.
C’est le jour parfait pour finir de relater les dernières aventures.
Vivre tout simplement une journée à la maison à Rodrigues et faire le point sur les conseils et observations qui pourraient rendre service à des futurs visiteurs de l’île:
Les bus: ils existent et sont très utilisés. Ils sont d’ailleurs exceptionnels, tous peints en mode vintage des années 50 avec un message souvent centré sur l’amour qui semble aussi être le petit nom de chaque véhicule. Ils fonctionnent on peut les utiliser mais il n’y a pas d’horaire affichés aux arrêts ni nullle part ailleurs (je ne les ai pas trouvé en tous cas!) mais s’ils sont nombreux avant neuf heures et assurent essentiellement le transport des écoliers ils deviennent rares après et le dernier bus part à 18h.
L’argent: beaucoup d’endroit accepteront la carte de crédit, mais beaucoup aussi ne l’accepteront pas. C’est ainsi qu’un soir après un repas dans une pizzeria nous apprenons que le paiement ne peut pas se faire par carte bleue… j’ai donc proposé de laisser Jacek comme caution et de partir chercher du cash… mais le tenant du restaurant a choisi de nous faire confiance…
Les distributeurs ne sont pas fréquents. Seulement 3 à Port Mathurin d’après Google Maps. Il faut donc s’organiser. L’équivalence est d’environ 55 roupies pour un euro. Chaque retrait coûte 450 roupies de commission (c’est en tous cas ce que nous avons eu à payer chaque fois pour des retraits entre 3000 et 5000 roupies). Les prix ne sont pas particulièrement bas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins. Je dirais qu’ils sont équivalents aux prix à la Réunion ce qui en principe est un peu moins cher qu’en Europe.
Les locations de vacances: elles sont nombreuses et dans toute la game possible… nous n’avons testé seulement ce petit appartement que nous louons pour un prix raisonnable mais il existe de grands hôtels ou stations balnéaires d’apparence extérieure assez luxueuse et donnant sur les plages.
Les routes: elles sont dans un état très très décent, suffisamment larges et très peu encombrées. La circulation est très fluide et la vitesse est limitée au maximum à 50 km/h sur toute l’île. Il faut faire attention aux véhicules très fréquents garés aux bords des routes pour des arrêts plus ou moins longs et parfois même complètement sur la chaussée. Le point culminant de l’île n’est qu’à 398 m mais l’île est très étroite et donc, il y a beaucoup de pente…il ne faut pas s’imaginer parcourir l’île en vélo sans une bonne dose de sueur! Enfin si on est piéton, il n’y a pas toujours de trottoir, mais on se sent respecté par les automobilistes et les nombreux scootéristes qui circulent.
La nourriture: souvent en arrivant dans un pays nouveau, mon nez repéré une odeur caractéristique. Ici, à Rodrigues je dirais que c’est une odeur de friture de viande un peu sucrée, très indienne. On retrouve cette touche sur les menus des restaurants où figurent de nombreuses fritures, mais aussi des curry m. J’ai goûté un soir un curry mais je l’ai très peu apprécié parce qu’il était très étrangement sucré. Je fais la même remarque à propos d’une pizza Reine… je ne reviendrai pas sur le konokono dont les promesses hallucinogènes et gustatives n’ont pas été tenues. Par contre, les grillades de poissons et de crustacés ne m’ont pas déçue une seule fois. Et enfin… la reine des tables rodriguaises: l’ourite, c’est le nom local pour le poulpe. Rodrigues est connue pour les ourites séchées qui sont visibles pendant la saison, mais nous ne sommes pas en saison de séchage d’ourites et nous n’avons pas pu apprécier le spectacle des tentacules suspendues au soleil. Par contre les menus des restaurants sont riches de plats à base d’ourite, grillées, frites, en curry, en sauce parfois avec beaucoup trop de beurre… n’étant pas une grande amatrice de poulpe je n’ai pas la prétention de donner un avis sur tous ces plats, mais Jacek a beaucoup apprécié.
Le climat: en octobre il fait raisonnablement chaud. Je suis systématiquement sortie tartinée de crème solaire et un chapeau de paille sur la tête. Mais le ciel reste un peu nuageux et le vent souffle fort depuis notre arrivée. L’île semble très sèche ce qui est visible par sa végétation de buissons secs et la poussière sur les chemins de terre (pas sur les routes par contre ce qui est très différent d’un pays comme Madagascar). J’ai discuté du climat avec un guide qui m’a dit qu’on entrait en été et que c’était aussi la saison sèche ce qui est tout à fait le contraire du climat de la Réunion où nous sortons de la saison sèche d’hiver pour entrer dans la saison humide d’été. Intriguée par cette incohérence je me suis ensuite renseignée auprès de Google qui m’a confirmé que mon guide n’était pas un expert du climat local car en réalité la saison humide est sur le point de commencer ce que confirment et suggèrent les nombreux nuages dans le ciel. C’est un peu frustrant. Une île si isolée, si peu éclairée, aurait pu être un spot exceptionnel d’observation du ciel nocturne , mais depuis notre arrivée je n’ai pas vu une étoile et la lune est absente ces jours-ci.
La sécurité: on nous a dit et répété que Rodrigues était une île sûre et je n’ai rien à dire qui puisse le contredire….sauf à la fin de cette journée où nous avons décidé de partir en ville à pied pour manger. Le trajet dure une quarantaine de minutes. On peut passer par la route mais il existe un raccourci qui d’après les GPS fait gagner 4 minutes. Ce raccourci ressemble à un chemin de montagne, un peu abrupt, très poussiéreux et invisible dans le noir. Aussi, si nous l’avons emprunté à l’aller, nous avons choisi le retour par la route. Tout le trajet se faisant dans un noir très opaque, les routes n’étant pas éclairées et les habitations trop peu nombreuses. Tout s’est néanmoins très bien passé pendant la bonne première moitié. Puis nous sommes arrivés sur une portion de route bordée à notre droite par un grillage derrière lequel se trouvaient quelques chiens. Impossible de les compter dans le noir mais par l’ampleur de leurs aboiements hystériques je dirais une bonne vingtaine. A notre gauche et en liberté une autre horde de chiens, sans grillage ceux-là, et peut-être aussi nombreux d’après mes oreilles et tout aussi invisibles du moins jusqu’à ce qu’ils arrivent si près de nous que j’en ai été complètement terrifiée. Je sentais le moment où l’énervement mutuel des deux hordes allait en pousser un à sauter et à m’arracher les mollets. J’ai marché si vite que j’ai commencé à piétiner les talons de Jacek! Rien n’est arrivé, pourtant. Nous sommes rentrés sains et saufs et Jacek maintient qu’ils ne nous auraient jamais attaqué, en bon amoureux des chiens qu’il est , mais je décidais résolument, malgré tout, que plus jamais on me retrouverait dans une telle situation!



A day of rest. There comes a moment during a trip when the urge to explore fades and the need to simply do nothing takes over. Today, Wednesday, is one of those days. The wind outside is so strong and the sky so grey that I can’t find the motivation to leave the apartment. I read, I play, I write. Pause.
It’s the perfect day to catch up on recounting our latest adventures.
Just living a simple day at home in Rodrigues and noting down tips and observations that might be helpful to future visitors of the island:
Buses: They exist and they are widely used. They’re actually quite remarkable, all painted in a vintage 1950s style with slogans often centered around love, which also seems to be the nickname of each vehicle. They do run and can be used, but there are no schedules posted at the bus stops nor anywhere else (at least none that I could find!). There are many buses before 9 a.m., mainly transporting schoolchildren, but they become scarce afterwards, and the last bus is around 6 p.m.
Money: Many places will accept credit cards, but many will not. One evening, after dining at a pizzeria, we learned that payment by card was not possible… I offered to leave Jacek as collateral and go look for cash, but the owner chose to trust us.
ATMs are not common. According to Google Maps, there are only three in Port Mathurin. You need to plan ahead. The exchange rate is roughly 55 rupees to one euro. Each withdrawal costs a fee of 450 rupees (at least that’s what we paid each time, for withdrawals between 3,000 and 5,000 rupees). Prices aren’t particularly cheap, neither in restaurants nor in shops. I’d say they are similar to those in Réunion, which is generally slightly more expensive than in Europe.
Vacation rentals: There are many, across all price ranges. We’ve only stayed in our small apartment, which we rent for a reasonable price, but there are also large hotel complexes that look fairly luxurious from the outside and are located by the beaches.
Roads: They are in very decent condition, wide enough and not congested. Traffic is smooth and the speed limit is 50 km/h everywhere on the island. Watch out for the many parked vehicles on the roadside, sometimes stopped for quite a while and sometimes parked directly on the road. The highest point on the island is only 398 m, but the island is narrow, so there are lots of slopes… Don’t imagine cycling across the island without working up a serious sweat! For pedestrians, sidewalks are not always present, but drivers and the many scooter riders seem respectful.
Food: When I arrive in a new country, my nose often notices a characteristic smell. Here in Rodrigues, I’d describe it as a slightly sweet, fried meat scent, very Indian. This is reflected in restaurant menus, with many fried dishes and curries. One evening I tried a curry, but I didn’t enjoy it much as it was oddly sweet. I made the same remark about a “Reine” pizza. I won’t go back to discussing the konokono, whose promised hallucinogenic and culinary delights were not fulfilled.
However, grilled fish and seafood have never disappointed me. And finally… the queen of Rodriguan tables: ourite (octopus). Rodrigues is known for its dried octopus, which is hung out to dry in season, but we are not here during drying season, so we didn’t get to witness the sight of tentacles drying in the sun. Restaurant menus, however, are full of octopus dishes—grilled, fried, curried, in sauce, sometimes with way too much butter… Not being a big fan of octopus, I won’t pretend to judge them all, but Jacek enjoyed them very much.
Climate: In October, it’s reasonably warm. I always go out covered in sunscreen and wearing a straw hat. But the sky remains a bit cloudy and the wind has been strong since we arrived. The island seems very dry, as seen in the vegetation of parched shrubs and the dust on dirt paths (but not on the roads, which is very different from a place like Madagascar). I discussed the weather with a guide who told me we were entering summer and also the dry season, which is exactly the opposite of the climate in Réunion where we are coming out of the dry winter into the humid summer. Curious about the contradiction, I later checked, and Google confirmed that the guide was not exactly a climate expert, as in reality the rainy season is about to begin — which the abundant clouds indeed suggest.
It’s a bit frustrating. Such an isolated island, with so little light pollution, could be an exceptional spot for stargazing… but since we arrived I haven’t seen a single star, and the moon has been absent these days.
Safety: We were told many times that Rodrigues is a safe island, and I have nothing to say that contradicts this…. except at the end of this very day when we decided to walk into town for dinner. The walk takes about forty minutes. You can go by the road, but there is a shortcut that, according to GPS, saves four minutes. This shortcut is like a mountain path, a bit steep, very dusty, and invisible in the dark. So although we used it on the way there, we chose the road for the return. The entire walk back is in complete darkness—the roads are not lit and the houses are sparse.
Everything went fine for the first half. Then we reached a stretch bordered on the right by a fence, behind which were some dogs. Impossible to count them, but judging by the intensity of their hysterical barking, I’d say a good twenty. On our left, loose and unfenced, was another group of dogs, maybe just as many, all invisible until they got close enough for me to be absolutely terrified. I felt the moment approaching when the mutual excitement would push one of them to leap and tear into my calves. I walked so fast I started stepping on the back of Jacek’s heels.
Nothing happened, in the end. We got home safe and sound, and Jacek insists they would never have attacked us—true to his love of dogs—but I decided firmly, nonetheless, that I would never find myself in such a situation again
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